TikTok USA : une prise de contrôle orchestrée par les milliardaires proches de Trump

Larry Ellison, Michael Dell et les Murdoch s’apprêtent à reprendre TikTok côté américain, dans une opération plus politique qu’économique, sur fond de guerre technologique sino-américaine.

L’avenir de TikTok aux États-Unis se joue dans les prochaines semaines. L’administration Trump, réélue en 2024, a relancé une offensive majeure contre la maison mère chinoise ByteDance, l’obligeant à se séparer de ses activités américaines. Ce scénario n’est pas nouveau : déjà en 2020, Trump avait tenté une opération similaire. Mais cette fois, le rouleau compresseur politique semble fonctionner.

Le gouvernement a imposé une cession pure et simple de TikTok USA à des intérêts américains, sous la menace d’une interdiction totale sur le territoire américain. L’argument central : des risques pour la sécurité nationale et une gestion jugée “opaque” des données personnelles des utilisateurs américains.

Un trio de poids lourds pour reprendre les rênes

Derrière cette reprise se dessine une coalition surprenante, mais politiquement très cohérente :

  • Larry Ellison, fondateur d’Oracle, déjà partenaire de TikTok pour le stockage cloud des données US,
  • Michael Dell, PDG de Dell Technologies,
  • La famille Murdoch, propriétaire de Fox News, très proche de l’univers trumpiste.

Ces acteurs sont tous connus pour leur proximité assumée avec Donald Trump, leur soutien financier lors de ses campagnes et leur influence dans l’écosystème médiatico-tech américain.

L’organisation envisagée serait une société américaine à gouvernance restreinte, avec un conseil d’administration composé de figures du camp républicain et des représentants de ces trois grandes fortunes. TikTok USA deviendrait ainsi une entité semi-indépendante, opérant sous licence de ByteDance, mais pilotée depuis les États-Unis par ce nouveau trio de milliardaires.

Retour sur les origines : la méfiance américaine envers les données chinoises

Depuis plusieurs années, les tensions entre les États-Unis et la Chine se cristallisent autour des questions de souveraineté numérique. TikTok, par son succès fulgurant auprès de la jeunesse américaine (plus de 150 millions d’utilisateurs actifs), est devenu un symbole de cette lutte.

Washington accuse depuis longtemps ByteDance de laisser le Parti communiste chinois accéder aux données des utilisateurs américains, voire d’utiliser l’application comme un outil de manipulation de masse via ses algorithmes.

La loi américaine votée début 2025 a donné 9 mois à ByteDance pour vendre TikTok, sous peine de bannissement. Le compte à rebours est désormais enclenché.

Ce rachat soulève de nombreuses critiques. Car au-delà des discours officiels sur la sécurité nationale, le choix des repreneurs interroge : pourquoi des proches du président ? Pourquoi une opération qui bénéficie directement aux donateurs républicains ? L’opération donne le sentiment d’un mélange des genres entre intérêts privés, stratégie de campagne, et instrumentalisation des pouvoirs publics.

L’administration Trump transforme ici une entreprise technologique étrangère… en butin politique. Plutôt qu’un appel d’offres ouvert ou un processus encadré par une autorité indépendante, c’est un petit cercle d’ultra-riches alliés du pouvoir qui s’arroge la gestion d’une des plateformes les plus influentes au monde.

Si la vente se confirme, TikTok USA pourrait devenir un nouvel outil d’influence politique, remodelé par des intérêts privés alignés avec la Maison-Blanche. En pleine campagne présidentielle de 2028, l’algorithme TikTok sera-t-il encore neutre ?

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