ChatGPT déploie un mode « Étudier » : la fin de la triche ou un pansement sur une plaie béante ?

OpenAI vient de lancer un nouveau mode « Étudier » pour ChatGPT, censé accompagner les étudiants dans leurs révisions de manière plus structurée. Ce lancement vise à repositionner l’outil d’IA comme un assistant éducatif responsable, à contre-courant des usages controversés qui ont fleuri dans les milieux scolaires et universitaires. Pourtant, selon plusieurs experts, cette nouveauté ne règle en rien le véritable nœud du problème : l’ampleur de la triche facilitée par l’IA générative.

Un assistant d’étude… sur mesure

Le nouveau mode « Étudier » permet aux utilisateurs de transformer des documents en sessions d’apprentissage interactives. On peut lui demander de poser des questions à partir d’un cours, de générer des fiches mémo, ou encore de simuler un test. L’objectif affiché par OpenAI est d’encourager un apprentissage actif plutôt que passif, en guidant les élèves vers une meilleure compréhension du contenu. C’est un pas vers l’éthique éducative, où l’IA devient partenaire d’apprentissage plutôt que substitut de l’effort intellectuel.

Mais comme le rappelle Le Huffington Post, même en encadrant mieux l’usage, la tentation reste forte. Rien n’empêche un élève de demander une dissertation complète ou un devoir maison, malgré les avertissements éthiques intégrés à l’outil. L’IA reste une machine à produire du contenu, et la frontière entre soutien pédagogique et délégation intégrale demeure ténue.

Une réponse technologique à un enjeu sociétal

Les établissements scolaires peinent à faire face à cette transformation radicale de la triche. Les solutions sont encore artisanales : contrôles sur table, logiciels anti-plagiat, chartes d’engagement… Mais face à la puissance des outils comme ChatGPT ou Gemini, ces réponses semblent déjà obsolètes. La difficulté est culturelle autant que technologique : comment restaurer la valeur de l’effort dans un monde où tout peut être automatisé en quelques clics ?

Les pédagogues s’accordent à dire que l’interdiction pure et simple est contre-productive. Ce que propose OpenAI avec ce nouveau mode est donc un compromis : encadrer les usages, donner des balises, mais laisser à l’utilisateur le soin de ne pas tricher. Autrement dit, faire confiance — ce qui suppose une éducation à l’esprit critique et à l’usage éthique de l’IA.

Ce lancement intervient à un moment charnière pour le secteur éducatif. La rentrée 2025 se fera dans un climat d’incertitude, où chaque enseignant devra choisir entre ignorer l’IA, l’interdire, ou l’intégrer. Le mode « Étudier » ne résout pas ce dilemme, mais le rend peut-être un peu plus visible.