La Russie restreint WhatsApp et Telegram au nom de la lutte contre la criminalité

En pleine offensive contre la liberté numérique, Moscou multiplie les mesures pour encadrer l’usage d’Internet et des messageries étrangères. Après de nouvelles restrictions, les Russes voient leurs possibilités de communiquer librement se réduire encore davantage.

La Russie a annoncé, ce mercredi 13 août, une nouvelle mesure restrictive concernant les messageries WhatsApp et Telegram. Selon l’agence d’État Ria Novosti, l’autorité russe de surveillance des communications accuse ces plateformes de faciliter la fraude, le sabotage et des activités qualifiées de terroristes. Les autorités justifient ainsi cette décision comme un outil supplémentaire dans la lutte contre la criminalité.

Cette décision s’inscrit dans un contexte de durcissement législatif. Fin juillet, le président Vladimir Poutine a signé une loi interdisant la promotion des VPN et renforçant la répression contre les recherches de contenus jugés « extrémistes » sur Internet. Les contrevenants risquent des amendes allant jusqu’à 5 000 roubles (environ 55 euros). En Russie, la notion de « terrorisme » recouvre un spectre très large, allant des organisations ultranationalistes aux groupes d’opposition, comme celui de l’opposant emprisonné Alexeï Navalny.

Qu’est-ce qu’un VPN et pourquoi est-il essentiel ?

Un VPN (Virtual Private Network) est un outil qui permet de sécuriser et d’anonymiser sa connexion en chiffrant les données échangées sur Internet. Il permet aussi de contourner les restrictions géographiques ou la censure imposée par certains États. Dans un pays comme la Russie, où l’accès à de nombreux sites et services est limité ou surveillé, le VPN constitue un moyen crucial pour garantir la liberté d’expression et l’accès à l’information indépendante.

Enfin, pour remplacer les messageries internationales, les autorités annoncent le lancement prochain de MAX, une application développée par VKontakte, le réseau social aujourd’hui proche du pouvoir. Cette messagerie d’État devrait progressivement devenir l’outil privilégié, renforçant le contrôle des communications numériques par le Kremlin.

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