Du 11 au 14 juin 2025, VivaTech a transformé Paris en épicentre des technologies émergentes, avec une attention particulière portée à l’intelligence artificielle. Entre démonstrations spectaculaires, annonces politiques et partenariats industriels, la France montre une détermination sans précédent à renforcer son autonomie technologique. Face aux géants américains et chinois, l’heure est au sursaut stratégique.
Des infrastructures nationales pour l’IA : le coup de maître de la France
Lors de l’événement, Jensen Huang, PDG de Nvidia, a dévoilé un partenariat « historique » avec la startup française Mistral AI : 18 000 puces Nvidia seront déployées dans un centre de calcul situé en Essonne, près du plateau de Saclay — une première incursion française dans l’IA hardware, saluée publiquement par Emmanuel Macron.
Cette initiative s’inscrit dans le concept de « sovereign AI » défendu par Nvidia : développer une infrastructure complète — matériel, données, modèles — sur le sol national. Huang avertit qu’une Europe trop prudente risque de se laisser distancer, et presse les gouvernements d’accélérer les investissements. L’installation d’un tel centre de calcul revêt une dimension stratégique en renforçant la souveraineté technologique nationale et européenne.
Vers un écosystème IA structuré entre innovation et régulation
La France affiche aujourd’hui près de 1 000 start-ups spécialisées en IA, qui ont levé 1,4 milliard d’euros en 2024. Des acteurs comme Mistral, Poolside ou Hugging Face viennent compléter un vivier européen croissant. Parmi les keynote, la présence de figures politiques comme Clara Chappaz (Ministre de l’IA) révèle l’ambition de faire de l’IA une priorité nationale.
Les discussions vont bien au-delà de l’infrastructure technique. Emmanuel Macron, présent sur scène, ainsi que Huang, évoquent la nécessité de régulations claires et équilibrées pour assurer la maîtrise des données, l’éthique des algorithmes et la compétitivité industrielle. Après le Sommet pour l’action sur l’IA de février, VivaTech confirme que l’IA est désormais un enjeu transversal : économie, souveraineté, éducation et sécurité.
Avec VivaTech 2025, la France se positionne comme un acteur puissant dans la course à l’intelligence artificielle. La mise en place d’infrastructures nationales (puces Nvidia, centres de calcul) et une synergie entre startups, grands groupes et régulateurs dessinent les contours d’un écosystème robuste et souverain.
L’enjeu est clair : chaque acteur — public ou privé — doit intégrer des clauses garantissant la protection des données, la transparence algorithmique et la coopération européenne. En ouverture, cette dynamique ouvre la voie à une Europe de l’IA véritable, capable d’inventer ses propres standards technologiques et éthiques — une réponse crédible aux défis globaux du numérique et du climat.